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Désensibilisation et resensibilisation

Article écrit initialement le 4 janvier 2018

Pour ce début d’année 2018,
j’aimerais évoquer avec les rares qui me lisent une problématique très grave,
et les bonnes résolutions que l’on peut (que l’on devrait ?) prendre à ce propos.
Il s’agit de la question de la désensibilisation.
La désensibilisation sous plusieurs de ses formes,
mais surtout la désensibilisation dans notre société et celles y étant rattachées.
Il existe un moment où agir d’une certaine façon devient normal, au point que plus personne n’y fasse attention.

Cet instant où on perd toute réaction face à ce qui, auparavant, nous aurait poussé à un cri d’émotion, que ce soit de la colère, de la joie, de la tristesse ou je ne sais quelle autre.
Une situation au cour de laquelle on aurait tendu la main, esquissé un sourire ou simplement agis se transforme alors en du déni (refus d’acceptation de la réalité), du profond désespoir (il n’y a rien à faire alors on n’essaie même plus), ou en tout cas aucune réaction.

Le jour où proférer insulte et dénigrement est tellement entré dans les banalités qui serait presque anormal et malvenu de ne point se montrer vil et égoïste.

Ce moment critique où, posséder plus que l’autre quitte à détruire ce dernier devient primordial, essentiel, si ce n’est le seul but dans la vie.

Ce fatidique passage entre la volonté de bien envers autrui en une volonté de mal quasi jubilatoire, car après tout l’autre nous veut du mal alors autant souhaiter du mal à celui qui nous veut du mal… cela est tellement plus facile que d’essayer de comprendre l’autre, ou même d’essayer de se comprendre soit.

Bien sûr, il est bien entendu que toutes les générations sont concernées.
Les anciens autant que les jeunes.
Et chacun sera plus ou moins concerné par un éventail de désensibilisations en regards de ce qu’il aura vécu en son temps et au cours de sa vie.
Des actions, paroles, ou même pensées que l’on pourrait critiquer ou condamner étant passé d’un univers des nécessités vers un univers des banalités et normalités.
Tout cela ne faisant plus ni chaud ni froid.

Ce court préambule inscrit, vous devriez alors comprendre l’idée.
Maintenant, tournons nous vers notre société.
Voici ce que j’observe, et voyez avec moi :
Voyez, tous ces gens aigris et tristes.
Ces gens qui sourient à l’envers. (ou qui ne savent plus sourire)
Ces gens qui voudraient décider à notre place. (de ce qui est bien ou mal, de ce que l’on doit penser ou non)
Ces gens qui pour lesquels être malheureux est nécessité et normalité. (et au contraire pour qui la joie est une insulte)
Ces gens pour qui insulter est presque compliment, si ce n’est normalité. (théorie du « rabaisser l’autre pour se sentir plus grand », entre autre)
Ces gens qui évaluent avant tout en question d’argent, et non en terme de santé ou de richesse de la Terre.
Ces gens qui respectent l’adage « diviser pour mieux régner ». (parmi les ennemis de la paix)
Ces gens qui soutiennent le « chacun pour soit », soit en diffusant largement le concept, soit en l’acceptant et en agissant en concordance. (Ah ! Le fameux « laisser faire » !)
Ces gens qui prône et soutiennent le concept de « prépare la guerre pour avoir la paix » au lieu de « prépare la paix pour avoir la paix ». (quelle vaste escroquerie, ça aussi)
Ces gens qui veulent qu’il y ait d’énormes fossés dans notre société. (pauvres toujours plus pauvres, riches toujours plus riches)
Ces gens qui nous abreuvent de fausses croyance à dessein. Oui, comme la religion catholique au temps de l’inquisition.
Ces gens pour qui blesser et faire mal, ou appuyer là où cela fait souffrir, est la chose à faire.
Ces gens qui refusent de partager leurs indécentes richesses.
Ces gens qui trouvent normal qu’il soient payés plus que d’autres pour un même travail. (L’autre vaut il donc moins que soit ?)
Ces gens pour qui il est absurde de mettre une limite individuelle pour le gain de richesse possible.(n’oublions pas que, dans l’univers, rien ne se créée, tout se transforme, et que donc si quelqu’un amasse trop de richesse c’est forcément au détriment des autres)

Allez vous continuer à les écouter ?

Au lieu de cela, plutôt que de vouloir toujours imposer ou se laisser imposer, il faut penser à ceux qui viennent après.
Qui sont ils donc ?
Nos enfants.
Au lieu de vouloir leur imposer un concept de vie, même si un certain pragmatisme, par empirisme ou longues études, pourra les aider, il est bon aussi des les écouter.
Écoutez nos enfants, nos jeunes.
Leur demander leur avis, et leur poser des « pourquoi ? ».
Vous constaterez qu’a moment donné bien des réponses sont « la maîtresse me l’as dit », « c’est papa/maman qui l’a dit » ou « c’est copain/copine qui l’affirme », et qu’alors l’enfant à cessé de penser par lui même.
Alors leur poser la question « mais toi, qu’en penses tu vraiment ? ».

Mais en cela, que l’on soit adulte ou enfant, il est bon de garder cet exercice récurent de se poser les questions, sur tout.
Apprendre à comprendre plutôt que d’apprendre à être un robot bien obéissant.
Apprendre que l’on fait partie d’un tout plutôt que d’apprendre à être égoïste et égocentrique.
Apprendre à vivre plutôt que d’apprendre à souffrir.
Car après tant de désensibilisation induite par notre monde, par la vie, peu importe l’origine, il convient de se resensibiliser.
C’est à dire ne plus tolérer l’intolérable.
Et parfois réapprendre, sans se laisser entraîner tel de bêtes moutons par les vicissitudes de notre société.
Continuer de s’émouvoir devant les belles choses, ou de s’insurger devant l’inacceptable tout en sachant garder une certaine distance face à ce pourquoi l’on n’a vraiment aucun pouvoir d’action immédiate.
Réapprendre l’effort et le réconfort.
Réapprendre la bienveillance à l’égard d’autrui, envers ceux que l’on apprécie tout autant que ce que l’on désapprouve.
Écouter la souffrance, car c’est un message à ne point ignorer, et agir pour la soulager.
Réapprendre à complimenter sincèrement, que ce soit des connaissance et amis ou inconnus.
Réapprendre à partager.
Réapprendre à aller vers l’autre sans crainte. Fondamentalement nous sommes tous humain avec plus ou moins les même besoins, et donc les même souhaits; même si le chemin pour les exhausser change d’un individu à l’autre et est parfois (un peu trop) tortueux ou maladroit.
Réapprendre la juste mesure et la juste pondération (ni trop ni pas assez).
Réapprendre à s’écouter soit (ce que le corps nous indique) ainsi que autrui.
Réapprendre à s’émerveiller devant la simple beauté de la nature. Non pas l’artificielle perfection induite par notre société, mais plutôt devant la beauté d’une nature bien faîte, où réside parfois la perfection derrière une apparente imperfection (tromperies sociétales).
Réapprendre à être et non à paraître. (Si Dieu, ou je ne sais quoi, à fait les être tels qu’ils sont, ce n’est certainement pas sans raison … qui serait assez fou pour insulter Dieu en clamant que sa création est moche ?)
Et donc réapprendre à accepter les choses naturelles tels qu’elles sont.
Réapprendre à sourire, à respirer, à aimer.
Réapprendre, tout simplement, à vivre.
C’est en cela qu’on se resensibilise face à cette désensibilisation.

Et faisons, tous ensemble, en sorte que l’année 2018 soit belle.

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